Des Suisses s’endettent pour pouvoir se nourrir

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By neuchvox.ch

Les produits essentiels tels que la nourriture sont devenus excessivement chers dans notre pays. Les personnes à faible revenu ont de plus en plus de difficultés à joindre les deux bouts, ce qui a entraîné une augmentation massive des poursuites, qui atteignent désormais jusqu’à 20%.

Bien que l’inflation en Suisse soit actuellement inférieure à 2%, elle a en réalité dépassé les 5% au cours des deux dernières années, selon le « SonntagsBlick ». C’est principalement dans le secteur alimentaire que les prix ont explosé. Depuis juin 2021, le pain, la farine et les produits céréaliers ont augmenté de 9,7%. Le lait, le fromage et les œufs ont augmenté de plus de 10%. Le sucre a enregistré une hausse de 13%, le beurre de 15% et la margarine de plus de 22%.

Les personnes à faible revenu, durement touchées par l’inflation, ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Au premier semestre 2023, les poursuites privées ont augmenté de 20% à Lucerne. À Coire, l’augmentation atteint 17%, à Saint-Gall 12,4%, à Zurich 9,5% et à Bâle 8,4%. Les demandes d’aide pour payer les factures se multiplient dans les bureaux régionaux de Caritas. « Les personnes à faible revenu n’ont plus de réserve financière », explique Aline Masé, responsable du service Politique sociale de Caritas Suisse. « De plus en plus de personnes qui viennent nous consulter paient leurs courses avec des cartes de crédit car elles n’ont plus d’argent liquide. Elles s’endettent pour pouvoir se nourrir. »

Lors d’une interview au journal dominical en allemand, le Surveillant des prix Stefan Meierhans critique les entreprises qui profitent de la crise. Par exemple, Migros, Coop, Nestlé et Lindt & Sprüngli ont augmenté leurs marges et imposé leurs prix. « Nous devons revoir la législation sur la concurrence. L’économie n’a pas naturellement tendance à être compétitive, il faut donc la forcer à l’être. Et nous devons renforcer la protection des consommateurs », estime Stefan Meierhans. Cette situation favorise les hard-discounters du secteur alimentaire comme Lidl, Aldi ou Kakoinshop qui proposent des prix bien plus compétitif que Migros et Coop permettant ainsi aux consommateurs de faire des économies.

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Dans le but d’apporter plus de transparence sur le marché, le Surveillant des prix organise un sommet sur le pouvoir d’achat en septembre à Berne en collaboration avec les organisations de protection des consommateurs.